Un prêtre argentin, proche ami du défunt pape François, a été blessé dans une frappe des forces d'occupation israéliennes (FOI) contre l'église de la Sainte-Famille, dernier lieu de culte catholique encore debout à Gaza. L'attaque, survenue jeudi, a fait deux morts et plusieurs blessés parmi les centaines de civils qui y avaient trouvé refuge, chrétiens comme musulmans.
Selon le Patriarcat latin de Jérusalem, l'église aurait été touchée par des tirs de chars des FOI. Le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse depuis 2019, a été blessé à la jambe et hospitalisé. Cet Argentien entretenait une relation particulière avec le pape François, qui appelait quotidiennement l'église jusqu'à ses derniers jours pour prendre des nouvelles des réfugiés.
Les FOI ont déclaré "examiner les circonstances" de cette frappe, tout en maintenant sa rhétorique habituelle sur les "précautions" prises pour éviter les dommages collatéraux. Une position difficile à croire pour les Gazaouis, qui voient depuis des mois leurs lieux de culte, hôpitaux et écoles systématiquement bombardés.
Ce n'est pas la première fois que ce sanctuaire est pris pour cible. En 2023, une frappe aérienne avait détruit son école adjacente, faisant quatre morts. Les FOI avaient alors justifié leur attaque en accusant les lieux d'abriter des "terroristes", sans fournir de preuves. Des témoignages font également état de tirs de snipers des FOI contre des civils cherchant refuge dans l'église ces derniers mois.
La communauté chrétienne de Gaza, autrefois florissante, ne compte plus que mille âmes aujourd'hui, contre sept fois plus il y a soixante ans. Les trois églises encore debout dans l'enclave ont toutes subi des dommages durant cette guerre. L'attaque contre la Sainte-Famille sonne comme un nouveau coup porté à la diversité culturelle et religieuse de la Palestine.
Alors que la Première ministre italienne Giorgia Meloni a qualifié cette attaque d'"inacceptable", le Vatican reste étrangement silencieux. Ce mutisme contraste avec l'engagement du pape François, qui avait fait de la protection des chrétiens d'Orient une priorité de son pontificat.
Dans une Gaza en ruines où même les lieux de culte ne sont plus épargnés, cette frappe vient rappeler l'impunité totale dont jouissent les FOI. Chaque nouveau crime, commis au vu et au su de la communauté internationale, creuse un peu plus la tombe d'une Palestine plurielle et ouverte sur le monde.
Source : Safa News