Dans une guerre où même la compassion est une cible, les sauveteurs de Gaza paient le prix ultime. Depuis le début de l'offensive israélienne, au moins 119 membres de la Protection civile ont été tués, délibérément pris pour cible alors qu'ils tentaient de secourir les victimes sous les bombardements.

Parmi eux, le lieutenant Shafiq Nafez Salim, pompier depuis 2009. Tombé lors d'une mission humanitaire dans le nord de Gaza, il avait pourtant survécu à plusieurs blessures antérieures en portant secours aux blessés. Comme lui, des centaines de secouristes, ambulanciers et médecins ont été systématiquement attaqués alors qu'ils tentaient d'arracher des survivants aux décombres ou de permettre aux familles d'enterrer dignement leurs morts.

Le directeur de la Protection civile à Gaza l'affirme : ces héros ordinaires n'ont pas péri au combat, mais en accomplissant leur mission humanitaire. Leurs véhicules détruits, leurs interventions entravées, ils représentent pourtant la dernière lueur d'humanité dans l'enfer gazoui.

Cette chasse aux sauveteurs ne révèle pas seulement une guerre contre un peuple, mais une offensive contre les valeurs humanitaires les plus fondamentales. À Gaza, le brassard blanc de la Protection civile est devenu une cible, et chaque mission de sauvetage un pari avec la mort.

Alors que le monde reste spectateur, Gaza perd un à un ses anges gardiens, ces hommes et femmes qui courent vers le danger quand tous fuient. Leur sacrifice silencieux est désormais le cri le plus puissant de Gaza pour la justice.