Derrière les hauts murs des prisons israéliennes, loin des regards et des caméras, des centaines de Palestiniens originaires de Gaza endurent l’indicible. Depuis le début de la guerre, les témoignages qui parviennent à franchir les barbelés font état de sévices systématiques, de traitements inhumains et de tentatives délibérées de déshumanisation. Dans les centres de détention comme Ofer ou le Néguev, l’enfermement devient un outil de torture.
Des avocats ayant pu accéder brièvement à certains prisonniers décrivent une réalité glaçante : des détenus entravés, roués de coups pour avoir simplement relevé la tête ou esquissé un sourire, soumis à des agressions sexuelles et à des humiliations d’une brutalité extrême. Les "contrôles de sécurité" se transforment en séances de violence collective, tandis que les caméras de surveillance servent d’armes psychologiques, guettant le moindre signe de dignité pour mieux l’écraser.
Dans le désert du Néguev, les conditions sont d’une cruauté presque insoutenable. Les prisonniers y survivent sous des tentes déchirées, privés de toilettes, d’eau potable et de soins. Les maladies de peau prolifèrent, les rations sont contaminées, les seaux d’aisance partagés. Ce n’est plus une détention, mais une lente désintégration de l’être, pensée et orchestrée pour briser un peuple jusque dans sa chair.
Malgré les alertes des organisations palestiniennes de défense des droits humains, la scène internationale garde le silence. Ce mutisme devient complice. Tandis qu’au moins 1 747 Gazaouis sont officiellement emprisonnés, d’autres restent invisibles, enfermés dans des lieux tenus secrets. Le monde regarde ailleurs, mais derrière les portes closes, la souffrance continue. Pour ceux qui y survivent, chaque journée est un cri étouffé : celui d’un peuple qu’on tente de faire taire, même dans ses chaînes.
Source : Safa News