Anas Al-Sharif, l'œil de Gaza qui refusait de se taire

Anas Al-Sharif n'était pas qu'un journaliste. Il était le témoin indispensable d'un peuple prisonnier du siège, de la famine et d'une violence incessante. Né et élevé dans le camp de réfugiés de Jabalia, il a couvert le conflit avec une intégrité et une humanité rares, donnant un visage humain à la tragédie gazouie.

Malgré les menaces répétées et le bombardement de sa maison qui coûta la vie à son père, Anas refusa de quitter son poste. "Gaza n'a plus de voix si je pars", répétait-il. Ses reportages, des familles affamées aux hôpitaux submergés, montraient la réalité sans fard.

Le 10 août 2025, alors qu'il documentait le calvaire des blessés, une frappe de drone ciblant délibérément des journalistes près de l'hôpital Al-Shifa l'a assassiné. Son dernier message résumait son engagement : "Ils m'ont réduit au silence, mais pas la vérité."

Aujourd'hui, l'héritage d'Anas survit dans chaque image qui témoigne de la résistance de Gaza. Sa voix, éteinte mais jamais oubliée, continue de rappeler au monde le prix humain derrière les statistiques et la détermination d'un peuple à ne pas disparaître dans l'indifférence.

Son histoire n'est pas celle d'une victime, mais d'un résistant par l'objectif, devenu symbole du journalisme engagé sous occupation. Comme lui, Gaza persiste, refuse l'oubli - et c'est là sa plus grande victoire contre les bulldozers de l'histoire.

Source : Safa News