L’eurodéputée française Manon Aubry, présidente du groupe de la Gauche au Parlement européen, a affirmé que les autorités israéliennes tentaient de l’expulser de Cisjordanie après qu’elle a documenté l’expansion illégale des colonies et les réalités quotidiennes de la vie sous occupation. Membre de La France Insoumise, Aubry a indiqué avoir été officiellement informée du retrait imminent de son permis de séjour, avec un risque d’arrestation à tout point de contrôle, alors même qu’elle était entrée légalement avec un visa valable.
Au cours de sa visite, elle a mis en lumière la hausse des violences des colons — notamment des jets de pierres et des attaques à l’acide — dans le marché d’al-Khalil partiellement réoccupé, ainsi que la ségrégation des routes et des espaces publics dont l’accès est interdit aux Palestiniens. Selon elle, ces mesures, combinées aux innombrables checkpoints militaires, ont créé un climat d’intimidation permanent, imposant de fait un système d’apartheid à la population palestinienne.
Aubry attribue cette tentative d’expulsion à l’appel public du député Likoud Boaz Bismuth, qui a demandé son arrestation et l’a qualifiée de « propagatrice de mensonges et de haine ». L’eurodéputée rétorque que ces pressions visent à empêcher les observateurs internationaux de témoigner des réalités de l’occupation. Elle rappelle que de telles intimidations ne feront pas disparaître les preuves des violations du droit international, évoquant l’arrêt de la Cour internationale de justice de 2024 déclarant l’occupation israélienne illégale et exigeant l’évacuation des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
