La mosquée Al-Aqsa, l’un des lieux les plus sacrés de l’islam, fait face à une menace alarmante alors que les fouilles israéliennes se poursuivent sous et autour de ses murs sud et ouest. Le cheikh Ekrima Sabri, imam de la mosquée et président du Haut Conseil islamique de Jérusalem, a alerté sur le fait que certaines parties de l’édifice historique sont désormais littéralement « suspendues dans le vide » après le retrait du sol sous ses fondations. Des fissures sont apparues, nourrissant la crainte que le site pluriséculaire ne subisse des dommages irréversibles.

Le cheikh Sabri a dénoncé des fouilles « délibérées et dangereuses », accusant les autorités israéliennes de vouloir fragiliser la structure de la mosquée dans le cadre d’une politique visant à altérer le paysage historique et religieux de Jérusalem. Il a averti que les pluies hivernales risquent d’aggraver la situation, l’eau s’infiltrant dans les cavités nouvellement ouvertes et affaiblissant davantage le sol déjà instable. Selon lui, un effondrement éventuel ne serait pas un accident, mais le résultat d’années d’excavations irresponsables et d’un mépris total des avertissements lancés par les ingénieurs et les responsables religieux.

À Jérusalem, chaque pierre d’Al-Aqsa porte une charge spirituelle et culturelle profonde. Les travaux en cours menacent non seulement la structure de la mosquée, mais aussi l’identité collective d’un peuple pour qui Al-Aqsa incarne la foi et la résistance. Le cheikh Sabri a appelé les nations arabes et musulmanes à agir avant qu’il ne soit trop tard, exhortant à une intervention diplomatique et technique immédiate pour sauver le site. Car au-delà des pierres, c’est une partie de l’histoire elle-même qui risque de disparaître dans le silence des excavations.