Le directeur de l’hôpital Al-Shifa à Gaza, le Dr Mohammed Abou Salmiya, a lancé un cri d’alarme : des patients meurent chaque jour faute d’accès aux médicaments vitaux bloqués aux frontières. Malgré le cessez-le-feu censé apporter un répit, le blocus continue d’asphyxier le système de santé, poussant les hôpitaux vers un effondrement total.
Selon le Dr Abou Salmiya, depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 11 octobre, à peine 10 % de l’aide médicale nécessaire a été autorisée. Plus d’un millier de Palestiniens nécessitant des soins urgents ont déjà succombé, tandis que des centaines de milliers d’autres, atteints de maladies chroniques, manquent de traitements essentiels. « Sans médicaments ni soins, leur destin est la mort », a-t-il averti, décrivant un système de santé désormais défini par la perte plutôt que par la guérison. Il a ajouté que plus de 22 000 patients nécessitent un transfert médical à l’étranger, dont plusieurs milliers déjà approuvés, mais la fermeture persistante des points de passage rend toute évacuation impossible.
Femmes et enfants paient le plus lourd tribut. La mortalité infantile a quadruplé et les décès maternels ne cessent d’augmenter, les hôpitaux manquant du strict nécessaire. La situation s’est encore aggravée après l’une des violations les plus sanglantes du cessez-le-feu, lorsque des frappes aériennes ont tué plus de 100 personnes, dont 46 enfants, en l’espace de douze heures. « Les blessés mouraient sous nos yeux », raconte le Dr Abou Salmiya. « Nous n’avions rien, ni médicaments, ni matériel, ni ressources pour les sauver. »
Les secouristes décrivent des scènes d’horreur absolue : faute d’équipements pour déblayer les ruines, nombre de victimes n’ont pu être atteintes à temps. Ironiquement, les rares machines autorisées à entrer l’ont été pour récupérer les corps de prisonniers, non pour sauver des civils.
À Gaza, alors que les hôpitaux s’éteignent et que l’espoir s’amenuise, le silence du monde résonne comme une part du drame lui-même.
