Les pluies hivernales incessantes ont transformé les camps de déplacés de Gaza en mares d’eau froide et stagnante, plongeant des familles déjà brisées dans une épreuve supplémentaire. Dans la nuit, des averses violentes ont inondé des centaines de tentes fragiles, anéantissant les maigres biens que les survivants avaient pu préserver après deux années de guerre génocidaire qui ont rasé des quartiers entiers et forcé les habitants à errer sans répit.
Au petit matin, nombre d'entre eux ont découvert leurs abris totalement détrempés, l’eau montant autour de leurs pieds et s’infiltrant dans les minces matelas qui leur servaient de lit. Des parents racontent avoir passé la nuit à tenir leurs enfants debout pour tenter, en vain, de les garder au sec alors que la pluie s’engouffrait de toutes parts. Sans toits solides ni outils pour contenir l’eau, ils ont vu leurs maigres affaires sombrer dans la boue. Beaucoup affirment n’avoir rien pu sécher et ne plus savoir comment protéger leurs familles du froid mordant.
Partout dans les camps, les tentes ont cédé sous la pression de la pluie, leur toile usée et leurs piquets affaiblis par des mois de déplacements répétés. Des mères marchaient dans des flaques à l’intérieur même de leurs abris, serrant leurs nouveau-nés contre elles pour leur donner un peu de chaleur, tandis que leurs enfants plus âgés grelottaient à leurs côtés. Une femme s’est effondrée en larmes en montrant la tente que son fils, aujourd’hui décédé, avait installée pour eux : avec l’effondrement de cet ultime refuge, elle dit n’avoir plus nulle part où aller. D’autres expliquent avoir été réveillés avant l’aube, écoutant leurs matelas se gorger d’eau jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul endroit sec où s’asseoir.
Avec les destructions des derniers mois — routes coupées, matériel inutilisable, infrastructures réduites en ruines — les habitants affirment n’avoir aucun espoir de sécher leurs biens ou de réparer leurs abris. Beaucoup disent avoir demandé de l’aide sans jamais rien recevoir, pas même une bâche, depuis le début de la guerre. Pendant ce temps, des milliers d’articles essentiels restent bloqués hors de Gaza, empêchés d’atteindre des familles désormais livrées à l’hiver sans protection.
Alors que les tempêtes continuent de s’abattre sur l’enclave, les déplacés redoutent que ces inondations ne soient que le début d’une saison bien plus dure encore — une saison qu’ils devront affronter avec trop peu d’aide, trop peu d’abris, et plus aucun endroit où se tourner.
Source : Safa News