Les tensions à Jérusalem ont augmenté mercredi après l’annonce par des groupes de colons extrémistes de leur intention de pénétrer massivement dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa jeudi matin, coïncidant avec la fête juive du « Sigd ». Les autorités locales ont indiqué qu’il s’agissait de la première mobilisation à grande échelle coordonnée par ces groupes pour une seule incursion, ravivant les inquiétudes quant aux tentatives de modifier les arrangements de longue date régissant le lieu sacré.

Des leaders communautaires et des observateurs soulignent que ces appels s’inscrivent dans un schéma croissant où les colons cherchent à renforcer leur présence dans l’enceinte lors des fêtes juives, souvent sous la protection de la police israélienne. Les habitants estiment que ces incursions répétées font partie d’une stratégie plus large visant à normaliser l’accès des colons tout en modifiant progressivement le contrôle de la zone. Beaucoup craignent que ces initiatives ne cherchent à imposer de nouvelles conditions sur l’un des sites religieux les plus sensibles de la région.

Cette mobilisation annoncée intervient alors que les appels à maintenir une présence continue à l’intérieur de la mosquée se sont intensifiés, les fidèles exhortant chacun à rester vigilant et à protéger le site contre ce qu’ils considèrent comme des tentatives croissantes de redéfinir son statut. Ces dernières années, l’activité des colons à Al-Aqsa a particulièrement augmenté lors des festivals religieux, alimentant la crainte que l’enceinte ne subisse à terme une division du temps et de l’espace, semblable à des arrangements imposés ailleurs sous occupation.

Pour de nombreux habitants de Jérusalem, la mobilisation de demain n’est pas un événement isolé, mais s’inscrit dans un schéma visant à affirmer un contrôle sur l’enceinte tout en érodant son caractère historique, culturel et religieux. Les voix locales avertissent que ces incursions non contrôlées risquent d’alimenter davantage l’instabilité et de creuser les ressentiments à un moment où la confiance dans les mécanismes de protection internationaux est gravement affaiblie.