La bande de Gaza se prépare à affronter sa troisième saison des pluies depuis le début du génocide israélien, et les familles déplacées vivent dans une peur croissante. Les tentes, fragilisées par la chaleur estivale, le froid hivernal et les bombardements incessants, laissent les habitants exposés aux intempéries. Pour des milliers de personnes, chaque goutte de pluie devient une menace directe pour la vie de leurs enfants.
Islam Mahmoud Abu Ghuban, déplacée de Gaza vers Deir al-Balah, raconte : « C’est mon premier hiver dans une tente depuis le début du génocide. Les enfants et moi serons noyés dès que la pluie tombera. » Sa tente, faite de simples draps et tissus, n’offre aucune protection contre les précipitations. Soha Mansour, elle aussi déplacée, redoute ce troisième hiver, sa tente endommagée par un précédent bombardement, laissant ses cinq enfants vulnérables, sans vêtements chauds pour le nouveau-né.
D’autres familles dorment à même le sol, exposées au ciel ouvert, tandis que le secteur médical de Gaza s’effondre à cause du blocus et de l’obstruction israélienne à l’entrée de médicaments et de fournitures. Les enfants tombent malades facilement, et la peur de maladies hivernales monte à chaque instant. Le directeur du camp Al-Bukhari 2, Abu Muhammad, décrit la situation comme critique : « Chaque tente a besoin d’une protection supplémentaire contre la pluie, mais nous manquons de ressources. Les familles ont déjà dépensé tout ce qu’elles possédaient. »
Le maire de Deir al-Balah, Nizar Ayash, qualifie la situation de « catastrophique ». Les infrastructures municipales, conçues pour 120 000 habitants, doivent désormais accueillir plus de 500 000 personnes. Le manque de tentes et de matelas, associé à des problèmes d’assainissement et à des inondations potentielles, crée un risque imminent pour les familles, surtout les enfants et les femmes. « C’est une bombe à retardement qui menace de faire exploser la misère et la maladie dans les camps », avertit-il.
Face à cette urgence, les responsables palestiniens appellent la communauté internationale à intervenir immédiatement : fournir des services d’urgence, protéger les déplacés et exercer une pression pour mettre fin au génocide. Selon Ayash, plus de 100 000 tentes supplémentaires sont nécessaires pour les familles récemment déplacées, et sans aide internationale, l’hiver qui s’annonce pourrait devenir un désastre humanitaire sans précédent.
Source : Safa News