Détention israélienne : un cri d'alarme depuis les geôles

Zahir al-Shashtari, un haut dirigeant du Front populaire de libération de la Palestine, originaire de Naplouse, a tiré la sonnette d'alarme sur les conditions effroyables subies par les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Libéré cette semaine après une année de détention administrative malgré une santé dégradante, le sexagénaire a décrit un système fondé sur la privation de nourriture, l’absence de soins médicaux et l’humiliation quotidienne.

« J’ai laissé derrière moi des détenus qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles », a témoigné al-Shashtari, se remémoration les menottes aux poignets et la cagoule sur le visage malgré son état de santé. Il a souligné que les prisonniers attendent désespérément un accord d’échange pour échapper à ce qu’il qualifie de « conditions oppressives », tout en appelant à une solidarité accrue et à des pressions pour permettre des visites qui révéleraient les violations en cours.

Depuis le début de la guerre menée par Israël sur Gaza en octobre 2023, les organisations de défense des droits humains ont documenté de nombreux décès en détention, évoquant torture, privation délibérée de nourriture et absence de soins. Le nombre de Palestiniens détenus a explosé pour dépasser les 10 800, un niveau sans précédent depuis la Seconde Intifada. Parmi eux figurent près de 3 700 détenus administratifs – sans accusation ni procès –, plus de 450 enfants et 49 femmes, y compris des détenus originaires de Gaza. Des milliers d’autres seraient enfermés dans des camps militaires sous le statut de « combattants illégaux », une classification étendue même à des prisonniers arabes venant du Liban ou de Syrie.

Pour Zahir al-Shashtari, le sort de ceux qui croupissent derrière les barreaux est indissociable de la lutte plus large du peuple palestinien. Son appel est clair : il faut briser le silence, et le monde doit agir avant que d’autres vies ne soient perdues entre les murs des prisons.

Source : Safa News