Dans les camps de déplacés surpeuplés de Gaza, une menace silencieuse s'ajoute aux souffrances de la guerre : les moustiques. Pour Ruqayya Al-Banna, 50 ans, qui serre contre elle son petit-fils couvert de boutons, ces piqûres incessantes sont bien plus qu'une nuisance - elles rongent les nuits, provoquent infections et douleurs.
Entourés d'eaux stagnantes et de montagnes d'ordures, ces camps sont devenus des foyers de prolifération pour les insectes. "On ne dort plus. Les enfants pleurent toute la nuit à force de se gratter", témoigne Ruqayya. L'odeur des déchets en décomposition attire non seulement des nuées de moustiques, mais aussi les maladies.
Même calvaire pour les familles tentant de survivre dans les décombres. "Chaque nuit est une bataille", confie Mustafa Abu Tbeikh. "On se réveille couvert de piqûres, sans aucun moyen de se protéger. Pas de médicaments, pas de répulsifs, rien." Ses efforts pour protéger enfants et parents âgés restent vains.
Le Dr Ibrahim Haboub, dermatologue à Gaza, alerte sur l'explosion des maladies cutanées liées aux piqûres. Si les moustiques locaux ne transmettent pas le paludisme, l'insalubrité, la chaleur et l'humidité rendent chaque piqûre potentiellement dangereuse. "Ulcères, infections bactériennes et cicatrices se multiplient", explique-t-il, ajoutant que les hôpitaux, déjà débordés, n'ont aucun traitement à proposer.
Avec l'été qui approche, cet ennemi invisible menace de transformer la crise humanitaire en catastrophe sanitaire - une épidémie silencieuse qui pique, infecte et se propage parmi les déplacés.
Source : Safa News