Farah Abu Ayash, journaliste emprisonnée : un témoignage qui révèle la réalité des reporters palestiniens en détention

Le témoignage de la journaliste palestinienne Farah Abu Ayash, 25 ans, détenue depuis plus de 100 jours dans les prisons israéliennes, relance les inquiétudes concernant le sort des journalistes emprisonnés. Originaire de Beit Ummar, près d’Hébron, elle aurait passé une longue période à l’isolement au centre d’interrogation de Moskobiya. Ancienne collaboratrice de l’agence Tasneem, Farah est décrite par ses collègues comme une jeune reporter engagée dans les questions sociales. Son avocat, Hasan Abbadi, affirme qu’elle a été arrêtée lors d’un raid nocturne avant d’être transférée entre plusieurs centres, où elle aurait été interrogée à répétition, privée de ses droits et soumise à des pressions visant à obtenir l’accès à ses appareils personnels.

Farah décrit des conditions de détention difficiles : cellules isolées, traitements dégradants et détérioration notable de son état physique et psychologique. Sa famille déplore n’avoir pu la voir qu’à travers un écran, sans droit à la parole, tandis que sa mère alerte sur son état apparent et accuse les organisations censées protéger les journalistes d’inaction. Pendant les premières semaines, Farah n’a reçu aucune visite juridique, renforçant les inquiétudes sur les abus dont elle pourrait être victime. Son avocat appelle à une intervention internationale urgente, estimant que son travail journalistique est au cœur de sa persécution.

Les organisations palestiniennes rapportent une hausse alarmante des arrestations de journalistes depuis le début de la guerre contre Gaza : près de 200 auraient été détenus, souvent sous prétexte « d’incitation » ou en détention administrative sans preuves divulguées. Certains reporters de Gaza sont portés disparus, sans information sur leur lieu de détention. L’ancien détenu et journaliste Amer Abu Arafa témoigne d’un traitement encore plus dur réservé aux journalistes, avec des condamnations pouvant atteindre 30 mois. Le Syndicat des journalistes affirme multiplier les initiatives – nominations d’avocats, appels internationaux, événements publics – malgré l’interdiction répétée de visites et l’absence de résultats concrets. Une lutte qui se poursuit, mais à laquelle il manque encore un écho international capable de changer le cours des choses.

Source : Safa News