Gaza sous la tempête : des camps noyés dans la misère

La première grande tempête hivernale a frappé les camps de déplacés du centre de Gaza, révélant l’ampleur d’une crise depuis longtemps annoncée mais jamais traitée. Des heures de pluie et de vents violents ont transformé des camps entiers en bourbiers, submergeant les abris fragiles de dizaines de milliers de personnes déjà privées de leur logement après deux années de guerre génocidaire. Les responsables locaux parlent d’une catastrophe imminente, alors que l’hiver n’est encore qu’à quelques semaines.

À Deir al-Balah et dans les zones voisines, les familles se sont réveillées avec l’eau pénétrant dans leurs tentes, la pluie s’accumulant rapidement sur la terre argileuse avant de s’infiltrer à l’intérieur. Les habitants ont tenté de sauver matelas et couvertures, mais la plupart n’avaient ni outils, ni bâches plastiques, ni espace sec. Plusieurs zones particulièrement touchées se trouvent en terrains bas où l’eau stagne, submergeant en quelques minutes des rangées entières de tentes. Des résidents ont rapporté l’effondrement complet de certaines tentes pendant la nuit, laissant des familles exposées au froid, cherchant désespérément un abri sec.

Les équipes municipales ont reçu une vague d’appels à l’aide mais ne pouvaient presque rien faire, manquant de machines et de matériaux. Aucun sac de sable, aucun bulldozer, aucun équipement ne permet de renforcer les camps après des mois de destruction. On estime qu’environ 300 000 déplacés vivent actuellement à Deir al-Balah, pour la plupart dans des tentes usées par le soleil, le vent et les déplacements répétés. Avec la tempête qui traverse toute la bande de Gaza, plusieurs districts font état des mêmes conditions : literie détrempée, biens ruinés et enfants grelottant dans la nuit.

Cette tempête aggrave une situation déjà désespérée pour plus d’un million de personnes vivant dans des abris de fortune à travers Gaza, dont de nombreuses maisons ont été détruites par la guerre génocidaire en cours. Des quartiers entiers sont en ruines, ne laissant aux familles que des parois de tissu fragile pour se protéger de l’hiver. Avec presque aucune aide autorisée à entrer et des matériaux essentiels toujours bloqués, les habitants craignent que cette première dépression météorologique ne soit qu’un avertissement d’une saison bien plus rigoureuse, qu’ils devront affronter sans protection contre la pluie ni le froid, et sans certitude de survivre aux mois à venir.

Source : Safa News