Un nouveau plan américain révélé pour “restructurer” Gaza pourrait institutionnaliser la division du territoire, confinant plus de deux millions de Palestiniens dans des zones ravagées tout en érigeant une “zone verte” fortifiée, placée sous contrôle conjoint israélien et international. Selon des documents internes, Washington chercherait à formaliser une partition suivant une ligne imposée par Israël, laissant la majorité des habitants déplacés et incapables de regagner leurs foyers en sécurité.
Le projet prévoit le déploiement de troupes étrangères aux côtés des forces israéliennes dans l’est, tandis que les Palestiniens seraient cantonnés à l’ouest, un secteur largement laissé à l’abandon et en ruines. Les précédentes propositions américaines — “communautés alternatives sûres” ou plans de reconstruction partielle — avaient déjà été formulées sans aucune consultation palestinienne et n’avaient répondu ni à la catastrophe humanitaire ni aux destructions massives qui se sont aggravées depuis octobre 2023. Les observateurs avertissent que sans cadre crédible pour un retrait israélien, une force de maintien de la paix ou une reconstruction à grande échelle, Gaza risque de rester piégée dans un entre-deux : ni guerre, ni paix.
Même les propositions de forces internationales de stabilisation se heurtent à de sérieux obstacles. Washington refuse d’envoyer ses propres soldats ou de financer la reconstruction, tandis que les contributions européennes sont jugées politiquement irréalistes. L’idée de déployer des troupes jordaniennes a elle aussi été bloquée en raison de sensibilités internes. Des analystes soulignent les parallèles avec les interventions américaines en Irak et en Afghanistan, où les “zones vertes” sont devenues des forteresses isolées au milieu de la dévastation environnante. Selon eux, cette stratégie vise surtout à attirer les Palestiniens dans un secteur ultra-contrôlé, conditionnant leur avenir à l’obéissance à l’autorité israélienne plutôt qu’à la souveraineté ou à l’autodétermination.
Avec plus de 80 % des infrastructures de Gaza détruites, y compris la quasi-totalité des écoles et des hôpitaux, le plan reste incapable de répondre aux besoins humanitaires urgents. L’aide demeure strictement limitée : tentes, filtres à eau et matériaux de construction sont bloqués. Près de 1,5 million de Palestiniens demeurent sans abri, tandis que plus de deux millions restent confinés dans la zone dite “rouge”, livrés à des conditions de survie extrêmes et à une incertitude sans fin.
Source : Safa News