Les données officielles israéliennes révèlent une hémorragie sans précédent de sa population, le nombre de départs ayant atteint 82 700 personnes en 2023, soit une augmentation de 33 % par rapport à l'année précédente. Cette tendance s'est accélérée après le 7 octobre 2023, creusant un solde migratoire négatif que le pays n'avait pas connu depuis des années et poussant même le gouvernement à envisager des mesures d'urgence face à cette saignée démographique.
Les causes de cet exode sont profondes et multiples, mêlant insécurité persistante, détresse psychologique et défiance politique. La guerre à Gaza, les tensions sécuritaires multiformes et les réformes judiciaires controversées ont érodé la confiance des citoyens envers leurs institutions, tandis que les frustrations sociales, notamment concernant la communauté ultra-orthodoxe perçue comme privilégiée, ont amplifié le malaise.
Les départs touchent particulièrement les forces vives de la nation : 48 % des émigrants ont entre 20 et 45 ans, et 27 % sont des enfants et adolescents. Parmi eux se trouvent de nombreux professionnels qualifiés, médecins et experts en high-tech dont l'exode prive le pays de compétences essentielles à sa prospérité économique et à sa cohésion sociale.
Au-delà des chiffres, cette vague d'émigration représente un échec moral et idéologique pour l'État créé comme refuge pour les Juifs du monde entier. Des experts estiment que les chiffres réels des départs sont bien plus élevés que les statistiques officielles, ce qui laisse présager une crise plus grave encore pour l'avenir du projet sioniste, de plus en plus perçu comme incapable d'assurer sécurité et stabilité à ses citoyens.
Source : Safa News