Près de trois semaines après l’annonce du cessez-le-feu, la population de Gaza attend toujours le soulagement promis. Les autorités d’occupation continuent d’empêcher l’entrée de l’aide humanitaire essentielle, bafouant les termes de l’accord et prolongeant les souffrances d’un peuple déjà brisé. Ce qui devait être une trêve pour la reconstruction s’est transformé en une nouvelle phase de punition collective, marquée par la faim, la maladie et le désespoir.
Malgré les engagements d’autoriser des centaines de camions d’aide chaque jour, seule une infime partie a pu atteindre Gaza. Selon les responsables de la santé, moins de 15 % des cargaisons nécessaires — équipements médicaux, carburant et denrées alimentaires — ont été autorisés à entrer. Sur le terrain, les tirs sporadiques, la surveillance par drones et les bombardements le long de la frontière orientale, cyniquement surnommée la « ligne jaune », continuent de briser l’illusion d’un calme retrouvé. Mais c’est surtout le maintien du blocus des points de passage, dénoncent les humanitaires, qui constitue la plus grave violation, laissant les civils abandonnés face à des promesses non tenues.
Les marchés ont timidement rouvert, mais les étals regorgent de produits superflus — chocolats, chips et biscuits — tandis que le pain, les légumes frais et le lait pour nourrissons restent introuvables. Les aliments riches en protéines sont devenus un luxe, leurs prix inaccessibles pour la majorité des familles. Dans les hôpitaux, les générateurs tournent à bout de souffle, le carburant s’épuise, et les médecins rationnent les médicaments qui ne devraient jamais manquer.
« Le cessez-le-feu a peut-être fait taire les bombes », confie un travailleur humanitaire, « mais la faim, la peur et l’épuisement continuent de tuer dans le silence. »
Pour Gaza, la paix demeure une promesse écrite, jamais réalisée.
