Lorsque les portes de la prison israélienne se sont enfin ouvertes pour Haïtham Salem, 42 ans, il pensait retrouver la vie. Mais quelques jours seulement après sa libération dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers, ce Palestinien originaire de Gaza a découvert que le monde qu’il espérait revoir n’existait plus. Sa femme et ses enfants avaient été tués par une frappe israélienne qui avait visé leur tente.
« Je suis revenu des tombes de l’occupation pour les retrouver déjà enterrés », confie-t-il d’une voix brisée. À son arrivée au complexe médical Nasser, il avait appelé sa famille à plusieurs reprises, sans réponse. Jusqu’à ce qu’on lui dise : “Ta femme et tes enfants sont partis… Remercie Dieu.” Un instant qui l’a détruit. « J’aurais préféré rester en prison et ne jamais entendre cette nouvelle », murmure-t-il, vidé de toute force.
Les rêves simples qui l’avaient soutenu — partager un repas, enfiler des vêtements propres, serrer ses enfants dans ses bras — se sont évanouis. Son histoire, tragiquement semblable à celle de nombreux autres prisonniers libérés, illustre une réalité implacable : revenir libre à Gaza aujourd’hui, c’est souvent retrouver non pas la vie, mais les ruines et l’absence, un vide plus lourd encore que la captivité.
Source : Safa News