Eid Abu Jamaa n’a vécu que trois mois. Né en bonne santé, il s’est éteint dans l’étau du blocus et de la famine, son petit corps incapable de résister plus longtemps. Sa famille a tout tenté pour trouver du lait infantile ou des médicaments, mais les hôpitaux étaient vides et les commerces sans approvisionnement. La fièvre s’est transformée en convulsions et, à la fin, les médecins n’ont pu qu’assister impuissants à son dernier souffle.

L’histoire d’Eid n’est pas un drame isolé, mais le reflet d’une catastrophe qui dévore les enfants de Gaza. La malnutrition s’étend à grande échelle, privant des milliers de nourrissons d’une alimentation vitale. Les familles cherchent désespérément des alternatives au lait infantile, tandis que les hôpitaux, privés de ressources, sont incapables d’apporter les soins nécessaires. Chaque repas manqué, chaque traitement introuvable rapproche de nouveaux enfants de la mort.

Les médecins alertent : le blocus a créé des conditions où les enfants meurent en silence, affamés et négligés, leurs décès constatés seulement lorsqu’il est trop tard. Plus de la moitié des enfants de Gaza présentent désormais des signes de malnutrition, et la mortalité infantile grimpe en flèche. Derrière chaque chiffre, il y a une famille en deuil, brisée par une politique qui transforme la nourriture et les médicaments en armes de guerre.