Asira al-Qibliya : une communauté palestinienne étranglée par l'expansion coloniale

Les habitants d'Asira al-Qibliya, un petit village au sud de Naplouse, voient leurs terres et leurs moyens de subsistance disparaître après l'établissement d'un nouvel avant-poste pastoral par des colons israéliens en août dernier. Cette expansion menace les terres agricoles, les sources d'eau et les revenus familiaux, s'ajoutant à des décennies de dépossession liée à l'expansion de la colonie voisine de Yitzhar. Plus de 3 000 dunams (300 hectares) ont déjà été confisqués, et les villageois craignent que cette nouvelle emprise ne leur prenne le peu qui leur reste.

Au cœur de leurs inquiétudes se trouve le réservoir d'eau principal du village, qui approvisionne des centaines de familles. Sa prise de contrôle priverait toute la communauté d'eau potable, aggravant les difficultés causées par l'accès restreint aux oliveraies, la destruction des récoltes et le harcèlement quotidien. Les habitants décrivent une vie entravée par des troupeaux délibérément conduits dans leurs vergers, des routes bloquées, du matériel confisqué et des menaces qui ont forcé la fermeture des carrières de pierre, pourtant une source clé de revenus locaux.

Avec la saison de la récolte des olives approchant, les craintes d'une intensification de la violence grandissent. Les agriculteurs s'attendent à l'une des pires années, non pas à cause du climat, mais en raison de la présence des colons qui les empêchera d'accéder à leurs oliveraies. Les familles qui dépendent de cette récolte pour survivre, éduquer leurs enfants ou construire des maisons se voient désormais privées de leur seul moyen de subsistance. Les travailleurs des carrières de pierre partagent le même désespoir, ces sites ayant autrefois fait vivre près de la moitié de la population mais étant maintenant paralysés par une vague d'attaques.

Les avant-postes pastoraux émergent comme l'un des outils les plus agressifs de l'expansion coloniale, en particulier dans les zones rurales. Ils établissent par la force une nouvelle réalité, ensuite formalisée par des infrastructures et une reconnaissance officielle. Pour les 3 900 habitants d'Asira al-Qibliya, cette réalité signifie vivre sous siège, où les simples gestes de cultiver, récolter les olives ou puiser de l'eau sont devenus des champs de bataille pour la survie.

Source : Safa News