l’exode sans fin et l’asphyxie économique d’un peuple sous bombes

Alors que la menace de nouvelles incursions israéliennes plane sur Gaza Ville, les habitants font face à des vagues de déplacement forcé qui aggravent une situation humanitaire déjà catastrophique. Les quartiers du sud et du centre, submergés, ne peuvent plus accueillir les familles déplacées. Les infrastructures s’effondrent, les services essentiels – notamment l’approvisionnement en eau – sont au bord de la rupture. Des centaines de milliers de personnes survivent dans l’incertitude, entassées dans des écoles, des équipements publics ou même dans la rue.

Ces déplacements répétés imposent des fardeaux financiers insoutenables. Les familles fuyant les quartiers de l’est – Shuja’iya, Zeitoun, Sabra – ou les villes du nord comme Jabalia et Beit Hanoun, se réfugient dans des zones côtières et centrales déjà surpeuplées. Le coût des nécessités les plus basiques – tentes, transport, produits d’hygiène – est devenu prohibitif. Une mère décrit partager une salle de classe à Deir al-Balah avec plusieurs familles, les enfants dormant à même le sol.

Les loyers ont flambé de manière scandaleuse, exploitant la détresse des déplacés. Des appartements qui se louaient auparavant une somme modique atteignent désormais des prix inaccessibles. Experts et travailleurs sociaux alertent : cette pression économique, couplée aux déplacements forcés, engendre une crise morale et psychologique profonde. Près de 90 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, et 83 % des actifs sont au chômage. Les Gazaouis sont littéralement asphyxiés – incapables de assumer le moindre surcoût pour leur survie.

Entre siège, bombardements et explosion des prix, le déplacement à Gaza n’est plus une simple tragédie humanitaire : c’est une lutte quotidienne pour survivre, sans issue ni secours en vue.

Source : Safa News