Dans le quartier de Zeitoun, à Gaza, les abris destinés à protéger les civils sont devenus la cible de fraises aériennes incessantes. Depuis la mi-août, des bombardements ont touché des écoles et des camps de tentes, contraignant des milliers de personnes à démanteler le peu de protection qui leur restait et à fuir plus au sud. La destruction des habitations et des refuges, combinée au blocus qui prive la population de nourriture et de médicaments, a transformé la survie en un acte de résistance quotidien.
Cette offensive n’est pas nouvelle. Dès les premiers jours de la guerre, des tranchées ont été creusées autour de Zeitoun et le corridor de Netzarim a été imposé, coupant Gaza en deux et piégeant les civils dans un cycle de déplacements forcés. Rien qu’à Zeitoun, plus de dix abris ont accueilli des milliers de personnes confrontées à une faim et une peur insoutenables. Aujourd’hui, de nouvelles frappes sur des écoles comme al-Falah et Majida al-Wasila, ainsi que sur des camps de tentes dans des rues telle que al-Lababidi, suggèrent une stratégie visant à rendre ces zones inhabitables et à chasser définitivement les familles.
Les défenseurs des droits alertent : ce ciblage délibéré d’abris et d’écoles, pourtant protégés par le droit international, risque de franchir le seuil des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. La stratégie semble systématique : vider les quartiers du nord, pousser les populations vers le sud et effacer les infrastructures civiles. Les puissances occidentales, jusqu’alors fermes à protéger Israël au nom de la « légitime défense », commencent à exprimer leur inquiétude face à l’ampleur de la catastrophe. Mais pour les habitants de Gaza, l’alerte internationale offre bien peu de réconfort tandis que leur monde se réduit à des ruines et à l’exil.
Source : Safa News