La mort lente de Gaza ne vient pas seulement des explosions, mais de la faim. Ce mardi, le ministère de la Santé a annoncé cinq nouveaux décès dus à la famine, dont deux enfants. Le bilan s'élève désormais à 227 victimes, parmi lesquelles 103 enfants morts non sous les bombes, mais par l'absence délibérée de nourriture et de médicaments.
À Khan Younès, Jamal Fadi Al-Najjar, cinq ans, est devenu l'un des derniers enfants emportés par cette tragédie silencieuse. Fragile depuis la naissance, le blocus lui a volé son droit à une vie digne. La malnutrition a réduit son petit corps à l'état de squelette, le privant de la moitié de son poids. "Avant cette guerre, un enfant comme Jamal n'aurait jamais connu une telle agonie", soupire un médecin du Complexe médical Nasser.
Les organisations internationales tirent la sonnette d'alarme : Gaza s'effondre sous le poids de la famine. Le Programme alimentaire mondial estime que 500 000 personnes sont au bord de la catastrophe, tandis qu'un tiers de la population n'a rien mangé depuis des jours. L'UNRWA constate un doublement de la malnutrition infantile en trois mois, et l'OMS révèle qu'à Gaza Ville, près d'un enfant de moins de cinq ans sur cinq souffre de malnutrition aiguë.
Derrière chaque chiffre se cache un Jamal, condamné à une mort évitable sous le siège. Chaque jour de retard dans l'ouverture des points de passage signe l'arrêt de mort de nouvelles familles. "On nous tient à la gorge, lentement, méthodiquement", dénonce une infirmière de Deir al-Balah, alors que la communauté internationale reste spectatrice de ce crime contre l'humanité.
Source : Safa News