Gaza : sous une chaleur de plomb, l'enfer des tentes

À Al-Mawasi, dans le sud de Gaza, les tentes sont devenues des prisons étouffantes. Sous une vague de chaleur implacable qui frôle les 40°C, les bâches emprisonnent la chaleur le jour avant de la restituer la nuit. Pour ces familles déjà brisées par la guerre et les déplacements forcés, l'été ressemble à une arme de plus dans une campagne qui leur a tout pris : maison, sécurité, dignité.

Des mères plongent leurs enfants dans des bassines d'eau pour apaiser leurs peaux brûlées, tandis que d'autres tentent d'agiter l'air avec des bouts de carton. Pour beaucoup, c'est le troisième été consécutif sous tente depuis la destruction de leur foyer par les bombardements israéliens. Les inondations hivernales, autrefois redoutées, semblent presque clémentes face à cette chaleur asphyxiante et cette soif incessante.

Avec plus de 80% de la population gazouie entassée dans des abris de fortune, la canicule aggrave encore la faim, la promiscuité et la peur. Les travailleurs humanitaires dénoncent l'interdiction persistante de construire des logements permanents, alors qu'Israël continue de détruire les habitations et de bloquer les matériaux de construction. Depuis octobre 2023, plus de 61 000 Palestiniens ont été tués, des dizaines de milliers blessés, des quartiers entiers rayés de la carte. Les survivants doivent désormais affronter non seulement les bombes, mais une chaleur qui rend chaque respiration plus difficile. Comme le résume un déplacé : "Certains brûlent sous le soleil, d'autres sous les frappes, mais nous brûlons tous."

Source : Safa News