Le lobby pro-israélien a longtemps constitué un pilier des politiques occidentales, soutenant Tel-Aviv aussi bien militairement que sur la scène internationale. Mais l'agression israélienne contre Gaza en 2024 a marqué un tournant, révélant des fissures dans le soutien traditionnel de l'Occident, sous la pression croissante de l'opinion publique et des médias.

En mai 2024, Londres a vu défiler plus de 500 000 manifestants exigeant l'arrêt des livraisons d'armes à Israël – la plus grande mobilisation britannique depuis la guerre en Irak. En France, un sondage IFOP a révélé que 62 % des Français soutenaient la reconnaissance d'un État palestinien, poussant Paris à annoncer une reconnaissance officielle prévue pour septembre 2025.

Aux Pays-Bas, un rapport de renseignement a exposé l'implication d'Israël dans des opérations d'espionnage ciblant des personnalités politiques et des journalistes européens. En réponse, le Parlement néerlandais a qualifié Israël de "menace directe pour la sécurité nationale cybernétique", conduisant à la suspension partielle de la coopération technologique.

En Allemagne, malgré son histoire complexe, des débats parlementaires houleux ont éclaté en juin 2025 concernant les exportations d'armes vers Tel-Aviv. Un sondage de DW Trend a montré que 48 % des Allemands estimaient que leur pays devait "reconsidérer ses relations avec Israël".

Dans les médias, les grands organes comme la BBC, Le Monde et The Guardian ne reprennent plus systématiquement la narration israélienne. Ils ont ouvert leurs colonnes à des rapports d'organisations comme Human Rights Watch, qualifiant les pratiques israéliennes de "système d'apartheid méthodique".

Ces indicateurs, sans marquer la fin de l'influence pro-israélienne, confirment une évolution profonde du paysage politique et médiatique occidental – une transformation qui pourrait redéfinir les règles du jeu dans le conflit israélo-palestinien.

Si les lobbies sionistes conservent des leviers d'influence puissants, la montée des critiques populaires, l'audace croissante de certains gouvernements et la prise de parole des défenseurs des droits humains suggèrent que le soutien inconditionnel à Israël n'est plus une évidence. Ce changement, bien que graduel, pourrait annoncer un revirement plus profond de la position occidentale sur la question palestinienne.