Dans les décombres de Khan Younis, où le silence n'existe qu'entre deux frappes aériennes, le Dr Mahmoud Al-Sheikh Ahmad a transformé une clinique de fortune en amphithéâtre universitaire. Déplacé, sans toit, ce chercheur palestinien a soutenu sa thèse de doctorat sous le grondement des bombes israéliennes - un acte de résistance académique aussi poignant que politique.
Commencée il y a cinq ans à l'Université de Sousse en Tunisie, sa recherche sur le rôle politique des familles palestiniennes sous le mandat britannique est devenue bien plus qu'un travail universitaire. Entre coupures de courant, connexions internet aléatoires et le traumatisme permanent de la guerre, chaque page écrite, chaque source archivée s'est transformée en défi contre l'effacement de la mémoire palestinienne.
Quand l'hôpital désigné pour sa soutenance a été bombardé, c'est dans une clinique voisine, sous une lumière vacillante et au son des explosions lointaines, que le Dr Mahmoud a présenté ses travaux. Sa voix, calme et déterminée, portait bien au-delà du jury : elle incarnait la résilience d'un peuple qui, depuis des générations, fait de l'éducation une arme de survie collective.
Son histoire n'est qu'un fragment d'une tragédie plus large : plus de 16 000 étudiants palestiniens tués depuis octobre 2023, un système éducatif réduit en cendres. Pourtant, tant que des chercheurs comme Mahmoud continueront à écrire l'histoire sous les bombes, Gaza ne sera jamais seulement le récit de ses destruction, mais aussi celui de son indomptable soif de savoir.
"Ils bombardent nos universités, alors nous faisons de chaque abri une salle de classe"
Source : Safa News