Jenin endure depuis 112 jours un assaut militaire israélien incessant—un déluge de violence qui a transformé le camp de réfugiés et la ville en une zone de désolation. Les bulldozers continuent de raser maisons et rues, redessinant le paysage avec une volonté manifeste d’effacer l’identité même de ce lieu. Personne ne peut entrer ni sortir. Une communauté autrefois vibrante et résistante gît aujourd’hui en ruines, sous l’œil implacable des patrouilles militaires israéliennes qui tournoient comme des vautours.
Cette semaine encore, les forces israéliennes ont envahi des foyers, arrêté des habitants et déployé des soldats à travers la gouvernorat de Jenin. Barrages routiers arbitraires, raids nocturnes : la terreur est devenue quotidienne. Dans un cas particulièrement brutal, un jeune Palestinien a été roué de coups et ligoté à l’entrée du camp—une image glaçante de la violence systématique infligée à la population.
Les dégâts ne se limitent pas au camp. Des quartiers entiers portent les stigmates de destructions massives : routes éventrées, bâtiments réduits à néant par des incursions militaires répétées. Selon les autorités locales, près de 600 habitations ont été complètement détruites dans le camp, et des centaines d’autres sont devenues inhabitables. Plus de 22 000 personnes ont été jetées sur les routes, condamnées à l’exode et à la précarité.
Au-delà des ruines, l’économie de la ville s’est effondrée. Boutiques closes, marchés déserts. Ce qui fut un pôle commercial animé ressemble désormais à un champ de ruines économiques, avec des pertes estimées à plus de 300 millions de dollars. Les quartiers ouest, en particulier, sont paralysés, plongés dans une asphyxie financière.
Depuis le début de cette offensive brutale en janvier, au moins 40 vies ont été fauchées. Derrière les chiffres—blessés, arrestations, familles déplacées—se cachent des récits de résistance. Jenin, meurtrie, refuse de plier. Sous les bombes et les rafales, ses habitants continuent de clamer leur droit à exister.
Source : Safa News