Gaza : après les bombes, le blocus achève l’hôpital Al-Ahli

L’hôpital Al-Ahli, dernier bastion médical du nord de Gaza, a été réduit au silence. Dévasté par une frappe israélienne, puis condamné par le blocus total, cet établissement emblématique n’est désormais plus qu’un souvenir. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a déclaré cliniquement mort : aucun soin n’y est plus possible, aucune réparation n’envisageable sous siège.

« Il n’y a plus de radiologie, plus de laboratoires, plus rien », déplore Margaret Harris, porte-parole de l’OMS. Les équipements, bloqués à la frontière, ne pourront jamais atteindre leurs destinataires. À l’intérieur, une quarantaine de patients en état critique survivent dans les ruines, sans espoir d’évacuation. Autour d’eux, quelques soignants s’accrochent à l’essentiel : rester humains malgré l’inhumain.

Ce n’est pas un incident isolé. Al-Ahli s’ajoute à une liste sinistre : Al-Shifa, l’Hôpital indonésien, Kamal Adwan... tous frappés, tous réduits au silence. Al-Ahli, fondé en 1882 par l’Église épiscopale, avait vu passer des générations de Gazaouis. Il est désormais le témoin d’un effondrement sanitaire orchestré.

Dans le nord de Gaza, il ne reste plus d’hôpital fonctionnel. Le système de santé, déjà à l’agonie, est méthodiquement démantelé. Le blocus ne tue pas seulement par la faim : il enterre les lieux de soin, les espoirs de guérison, et la dignité de ceux qui refusent encore de céder.

Source : Safa News