Résistance par l'éducation : Gaza ressuscite son école Al-Kamaliyah

Dans une ville où l'éducation a été ensevelie sous les cendres et les pierres, la réouverture de l'ancienne école Al-Kamaliyah de Gaza représente un acte de défi silencieux. Cet établissement d'enseignement autrefois prestigieux, datant de l'ère ayyoubide, a rouvert ses portes après près de cinquante ans, prouvant que même sous le poids de la destruction, la soif de connaissance persiste. Après deux années de guerre génocidaire qui ont dévasté presque toutes les installations éducatives de la bande de Gaza, les enseignants se sont tournés vers l'histoire pour reconstruire le présent.

Sans ressources, bureaux ni électricité, ils ont ressuscité Al-Kamaliyah, l'un des rares monuments survivants du patrimoine intellectuel de la ville. Ses salles de classe, longtemps silencieuses depuis les années 1970, résonnent à nouveau des voix de 300 enfants, répartis entre les équipes du matin et de midi, apprenant dans des conditions qui reflètent à la fois les difficultés et l'espoir. Pour de nombreuses familles, cette modeste réouverture représente bien plus que le retour d'une école ; c'est la renaissance d'un droit presque éteint.

Malgré des pertes inimaginables, avec des dizaines de milliers d'étudiants et d'éducateurs tués et des centaines d'écoles détruites, l'engagement de Gaza envers l'apprentissage persiste. Face à une campagne qui cherchait à effacer les esprits autant que les vies, la renaissance d'Al-Kamaliyah symbolise une vérité simple : l'éducation à Gaza ne se limite pas aux leçons ou aux diplômes. C'est un acte de résistance, un pont entre la mémoire et la survie, alors que certains étudiants doivent étudier sous des tentes ou dans des cours où le vent remplace les murs qui les abritaient autrefois.

Source : Safa News