Deux ans après le déclenchement de la guerre génocidaire contre Gaza, le monde fait face à une vérité insoutenable : la justice, dans sa forme internationale, a échoué. La dévastation de Gaza ne se résume pas aux vies perdues ou aux maisons détruites ; elle symbolise l’effondrement d’un système mondial qui prétendait défendre les droits humains et l’État de droit. Ce qui s’est déroulé dans l’enclave assiégée constitue l’un des plus sombres échecs moraux de l’histoire contemporaine : une anéantissement systématique commis en toute impunité, sous le regard silencieux de ceux qui se proclament défenseurs de la justice.
L’horreur ne réside pas seulement dans les bombes ou les décombres, mais aussi dans la complicité politique qui a permis à ce génocide de se poursuivre durant deux longues années. Les grandes puissances, menées par les États-Unis, ont protégé Israël diplomatiquement et militairement, fournissant armes et vetos, tout en reprenant un discours qui met sur le même plan l’oppresseur et l’opprimé. Chaque missile lancé, chaque foyer réduit en poussière a été justifié au nom de la “légitime défense”, masquant une politique de punition collective visant toute une population. Cette falsification de la vérité a non seulement aggravé la souffrance des civils gazaouis, mais aussi sapé les fondements moraux de l’ordre international.
Le silence des institutions mondiales, des tribunaux internationaux aux organisations de défense des droits humains, a transformé la promesse de justice universelle en simple slogan creux. Résolutions votées, enquêtes annoncées, mais aucune réelle responsabilité n’a été assumée. Le génocide à Gaza a révélé un monde où la loi se plie à la puissance, où les victimes sont abandonnées à leur sort. Comme l’a averti Anwar Al-Gharbi du Centre de Genève, ce qui a été détruit, ce n’est pas seulement l’infrastructure de Gaza, mais aussi la crédibilité des institutions censées protéger l’humanité. La guerre s’achèvera peut-être un jour, mais son héritage restera : une cicatrice indélébile sur la conscience d’un monde qui a regardé sans agir.
