Vol de mémoire : 63 sites archéologiques palestiniens confisqués en Cisjordanie occupée

En Cisjordanie occupée, 63 sites archéologiques palestiniens viennent d’être confisqués par les autorités d’occupation israéliennes, dans une décision massive qui frappe au cœur de l’identité et du patrimoine culturel palestinien. La majorité de ces sites – 59 – se trouvent à Naplouse, considérée comme la porte d’entrée du nord de la Cisjordanie, tandis que des saisies ont également eu lieu à Salfit et Ramallah. En associant aux noms palestiniens originaux de nouvelles appellations hébraïques, cette manœuvre cherche à légitimer l’effacement et le réécriture d’une histoire millénaire.

Les responsables et experts palestiniens avertissent : il ne s’agit pas de préserver des antiquités, mais de remodeler le territoire au service d’un agenda politique. Les spécialistes du patrimoine soulignent que la présence samaritaine est instrumentalisée pour revendiquer des liens historiques, bien que les croyances samaritaines soient distinctes du judaïsme officiel. Ils décrivent cette politique comme une annexion déguisée et une judaïsation rampante de la Cisjordanie, interdisant notamment l’accès des Palestiniens à leurs propres lieux culturels et empêchant toute restauration ou entretien.

Les conséquences dépassent largement la falsification historique. Les sites confisqués sont souvent détruits pour laisser place à des routes coloniales ou à des avant-postes illégaux, effaçant ainsi des vestiges irremplaçables de l’histoire humaine. Les experts rappellent que même la recherche académique israélienne conteste les prétentions de l’occupation, mais le récit de l’appropriation exclusive continue de dicter la politique sur le terrain.

Ce qui se joue ici, ce n’est pas seulement le vol de pierres et de ruines, mais l’effacement systématique de la mémoire culturelle d’un peuple – remplacée par un paysage réécrit par la force et l’arbitraire.

Source : Safa News