Des documents divulgués révèlent que les trois quarts des Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023 sont des civils sans affiliation politique, pourtant qualifiés de « combattants illégaux » par l’armée israélienne. Selune enquête conjointe du Guardian et du média hébreu Sicha Mekomit, près de 6 000 Palestiniens ont été détenus en vertu de la Loi sur les combattants illégaux de 2002, qui permet l’emprisonnement indéfini sans procès sur la base de renseignements secrets.
Les documents montrent que seulement 1 450 détenus environ sont liés à des groupes armés, tandis que les 4 550 autres sont des civils – parmi eux, des médecins, des patients, des femmes et des personnes âgées. Des cas bouleversants sont cités, comme celui de Fahima al-Khaldi, 82 ans, souffrant d’Alzheimer, détenue pendant six semaines avant que son arrestation ne soit finalement qualifiée d’« inappropriée », ou celui d’Abeer Ghabbain, mère de trois enfants arrêtée en raison d’une erreur d’identité, rentrée chez elle pour découvrir que ses enfants mendiaient dans la rue.
Les conditions dans les camps de détention sont décrites comme dégradantes, avec des sections séparées pour les personnes âgées et handicapées. Même des officiers israéliens senior reconnaissent que jusqu’à 90 % des détenus sont des civils. Les organisations de droits humains alertent : ces arrestations massives serviraient de monnaie d’échange dans de futures négociations pour des prisonniers, en violation flagrante des droits fondamentaux et du droit international.
Aujourd’hui, plus de 2 600 Palestiniens croupissent toujours en détention sous ce régime, confrontés à la faim, à l’absence de visites juridiques et à une détention sans fin ni procès. Les défenseurs des droits dénoncent une punition collective qui reflète l’agression plus large menée contre les civils palestiniens.
Source : Safa News