Alors que Gaza vacille au bord de la coupure totale, les autorités palestiniennes alertent : près des trois quarts des infrastructures de télécommunications de la bande de Gaza ont été délibérément détruites par les frappes israéliennes, privant ainsi une population déjà meurtrie par la guerre, les déplacements et la famine, de son dernier lien vital avec le monde extérieur.
À Genève, Huda Al-Wahidi, vice-ministre des Télécommunications et de l’Économie numérique, a dénoncé devant l’Union internationale des télécommunications (UIT) un désastre dont le coût ne se compte pas seulement en millions, mais en vies humaines. Avec plus de 580 antennes mobiles et d’immenses réseaux fibre optique réduits en cendres, Gaza est plongée dans un isolement numérique sans précédent. Elle a décrit cette réalité comme "une condamnation à mort numérique" pour une population déjà confrontée à des souffrances indicibles.
Sans internet, sans réseaux mobiles et avec un système de santé à l’agonie, les familles ne peuvent plus appeler à l’aide, les hôpitaux sont coupés de toute coordination et les voix des journalistes étouffées. Al-Wahidi a fustigé l’inaction de la communauté internationale, incapable de faire respecter la résolution 1424 de l’ONU, qui exige pourtant la reconstruction et la protection des infrastructures télécoms palestiniennes.
Ces destructions ne semblent en rien accidentelles. En ciblant avec précision les nœuds stratégiques, Israël parachève une stratégie d’effacement numérique, isolant toujours plus Gaza, avec le soutien des États-Unis et la passivité de la communauté internationale. Le résultat est sans appel : une population assiégée, privée non seulement de nourriture, d’eau et d’abris, mais désormais même de sa capacité à crier sa détresse.
Source : Safa News