La crise humanitaire à Gaza atteint un point critique alors qu’Israël maintient un blocus implacable, privant la population de carburant essentiel pour alimenter les usines de dessalement et les puits d’eau. Cette stratégie, qualifiée de punitive par les observateurs, a transformé l’accès à l’eau en une arme de guerre, laissant plus de 90 % des Gazaouis sans eau potable.
Sur le terrain, les scènes se répètent : des habitants parcourent des kilomètres, bidons à la main, à la recherche du précieux liquide. Muhammad Shawarb, 44 ans, témoigne : « Depuis plus d’une semaine, je n’ai même pas pu me laver le visage. Le puits dont je dépendais est à l’arrêt, faute de carburant. »
L’usine de dessalement centrale, autrefois capable de produire 18 000 mètres cubes d’eau par jour, tourne aujourd’hui au ralenti, avec une production réduite à moins de 3 000 mètres cubes. Selon le Bureau des médias du gouvernement, les forces israéliennes ont détruit 330 000 mètres de réseaux d’eau et rendu 717 puits inopérants au cours des 16 derniers mois.
Human Rights Watch et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dénoncent une politique de « privation systématique », responsable de crises sanitaires majeures et de décès évitables. Les municipalités de Gaza alertent sur un effondrement imminent des infrastructures si le blocus persiste.
« Nous voulons simplement vivre dignement, boire, nous laver, vivre comme tout le monde », lance Mohammed Rashid, père de cinq enfants, résumant le désespoir d’une population prise au piège.
Alors que la communauté internationale reste silencieuse, les Gazaouis, entourés par la mer, continuent de lutter pour leur survie. Sans une levée immédiate du blocus et un rétablissement des droits fondamentaux, cette crise humanitaire, orchestrée par l’homme, risque de s’enliser dans une tragédie sans fin.
Source : Safa News