Le bateau Madeleine a quitté la Sicile en direction de Gaza dans une tentative courageuse de briser le blocus naval imposé par Israël depuis 17 ans. Organisée par la Coalition Flottille de la Liberté, cette action intervient quinze ans après l'assaut meurtrier contre le Mavi Marmara, avec pour double objectif d'acheminer de l'aide et de dénoncer ce que les organisateurs appellent la punition collective infligée à la population palestinienne.

Le départ survient après l'attaque non revendiquée contre le navire Dameer au large de Malte le mois dernier, attaque dont les autorités maltaises n'ont toujours pas publié les conclusions. Parmi les passagers figurent des personnalités engagées comme la militante écologiste Greta Thunberg, l'acteur irlandais Liam Cunningham et l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, précédemment interdite d'entrée en Israël.

"Nous refusons de rester silencieux face à la famine organisée à Gaza", a déclaré Thunberg avant le départ, tandis que Cunningham appelait à "choisir le côté de l'humanité". Les médias israéliens rapportent une surveillance militaire accrue de l'opération, alors que la pression internationale sur le blocus s'intensifie.

Malgré les risques - rappel des dix militants tués lors de l'assaut du Mavi Marmara en 2010 - les organisateurs restent déterminés à livrer des médicaments et des denrées vitales tout en attirant l'attention sur la catastrophe humanitaire. "La communauté internationale doit suivre chaque mile de ce périple", insistent-ils, exigeant des garanties pour la sécurité de l'équipage.

Cette nouvelle initiative met en lumière l'urgence croissante à Gaza, où la population civile subit les conséquences dramatiques d'un siège qui dure depuis près de deux décennies. Alors que le navire vogue vers des eaux dangereuses, le monde observe pour voir si cette mission parviendra à accomplir ce que les canaux diplomatiques ont échoué à réaliser : briser l'isolement de Gaza et apporter un semblant d'espoir à ses habitants.