Dans le village d’Al-Minya, au sud-est de Bethléem, les habitants ont assisté lundi soir au labour de leurs terres par des colons, une étape supplémentaire vers la confiscation définitive du terrain. Environ 50 dunums de terres fertiles ont ainsi été préparés pour un usage colonial, selon les villageois, alimentant l’inquiétude face à l’espace agricole qui se rétrécit jour après jour.

Autrefois dynamique, Al-Minya se retrouve aujourd’hui encerclé. À l’ouest, des routes de colonisation isolent le village ; au sud, plusieurs avant-postes le pressent. À l’est, des sites de décharge recouvrent des milliers de dunums, tandis qu’au nord, une vaste centrale solaire alimente exclusivement les colonies voisines. Les autorités locales alertent : l’ensemble de ces empiètements ne laisse au village qu’un kilomètre carré de marge de vie, compromettant la survie économique et sociale de la communauté.

Les pressions quotidiennes s’intensifient. Les villageois dénoncent des incursions répétées de colons et de soldats, accompagnées de destructions d’arbres, d’attaques contre les cultures et de dégâts ciblant maisons et véhicules. Selon le conseil local, l’objectif est clair : vider progressivement le village pour laisser place à l’expansion coloniale. Avec sa position stratégique entre un important bloc de colonies et la mer Morte, Al-Minya devient un maillon clé d’un projet visant à transformer ses terres  jadis agricoles  en colonies, réserves dites “naturelles” ou zones militaires.