Une agence des Nations unies a mis en garde vendredi contre les risques graves auxquels sont exposés des centaines de milliers de déplacés dans la bande de Gaza, frappée par de fortes pluies alors que l’entrée des aides d’urgence et des matériaux d’abri reste bloquée. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a averti que les tentes et abris de fortune pourraient être submergés, dans un contexte où l’occupation israélienne continue d’interdire l’acheminement de matériaux essentiels à la protection des familles déplacées.
Selon l’OIM, près de 795 000 personnes déplacées vivent dans des zones basses, encombrées de décombres, particulièrement vulnérables aux inondations. L’absence de réseaux d’assainissement et de gestion des déchets aggrave les risques sanitaires, faisant craindre des épidémies. L’organisation souligne que des matériaux indispensables pour renforcer les abris — bois, contreplaqué, sacs de sable ou pompes à eau — sont toujours empêchés d’entrer à Gaza, tandis que les fournitures déjà distribuées, comme les tentes imperméables, les couvertures thermiques et les bâches en plastique, se sont révélées largement insuffisantes face à l’intensité des intempéries.
La directrice de l’OIM, Amy Pope, a déclaré que « depuis le début de la tempête, les familles tentent de protéger leurs enfants avec les moyens dérisoires dont elles disposent ». Des responsables onusiens estiment qu’au moins 300 000 nouvelles tentes sont nécessaires pour répondre aux besoins d’environ 1,5 million de déplacés. De son côté, le ministère de l’Intérieur à Gaza a annoncé que le bilan des victimes de la profonde dépression hivernale s’élève à 14 martyrs, dont des femmes et des enfants, en raison des effondrements de maisons et d’abris. Le Bureau gouvernemental des médias a confirmé l’effondrement de 13 habitations et de près de 27 000 tentes, illustrant une catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver sous les pluies et le siège.
