Dans les camps de déplacés de Gaza, le deuil ne se mesure pas seulement aux ruines et aux privations, mais à l’absence : celle d’enfants partis chercher de la nourriture ou un refuge et qui ne sont jamais revenus. Les familles vivent suspendues à une question obsédante : où sont nos enfants ? Chaque jour sans nouvelles alourdit l’angoisse, transformant l’espoir en une attente douloureuse, rythmée par le silence.
Abdul-Raouf, 14 ans, a disparu un soir alors qu’il tentait de rapporter de quoi nourrir les siens. Ce qui devait être une simple course s’est mué en cauchemar sans fin. Ses parents ont arpenté les hôpitaux, sollicité toutes les institutions accessibles et frappé à d’innombrables portes, sans résultat. Des rumeurs évoquent une possible détention par les autorités d’occupation, mais aucune confirmation n’est parvenue. L’incertitude a vidé la maison de ses rires et brisé toute normalité.
Son père, Ayman Al-Hams, raconte le moment où tout a basculé : « Il est allé chercher de quoi manger, et depuis, il a disparu. » Sa mère pose la question que partagent tant de familles : « Qu’a fait mon fils de mal ? Chercher de la nourriture est-ce un crime ? » À Gaza, près de 9 500 personnes restent portées disparues. Pour leurs proches, cette quête n’est pas symbolique : c’est une ligne de vie. Dans un territoire déjà ravagé, ces disparitions sont des blessures invisibles qui exigent une action humanitaire urgente et une véritable recherche de justice.
Source : Safa News