Nakba : Une Mémoire Vive, une Blessure Ouverte – Récit Palestinien d’une Catastrophe Sans Fin

Pour les Palestiniens, le 15 mai 1948 marque le début d'une catastrophe - al-Nakba - qui allait déchirer leur société. Des centaines de milliers de personnes, poussées à l'exode par les combats, les massacres et la peur, quittent leurs maisons, persuadées de revenir après quelques jours. "Mon grand-père a fui Haïfa avec juste la clé de sa maison. Il pensait revenir. Il est mort en exil, comme mon père. Moi, je garde cette clé", raconte Ahmed, 45 ans, du camp de réfugiés de Chatila au Liban.

Aujourd'hui, la Nakba n'est pas qu'un souvenir. Pour les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie ou des camps de réfugiés, l'expulsion se poursuit sous forme de démolitions de maisons, d'expansion des colonies et de déplacements forcés. "En 1948, ils ont pris nos terres. Aujourd'hui, ils prennent Jérusalem, Hébron, Sheikh Jarrah... La Nakba n'a jamais cessé", témoigne Mariam, militante à Ramallah.

Malgré tout, les Palestiniens refusent l'oubli. Les clés rouillées des maisons détruites en 1948 sont devenues un symbole, tout comme les archives familiales et les récits transmis oralement. "Ils veulent nous effacer. Mais nous sommes toujours là. Nos noms, nos villages, nos oliviers - tout est gravé dans notre mémoire", affirme Youssef, historien palestinien.

Soixante-dix-sept ans plus tard, la Nakba n'est pas une page tournée, mais un chapitre toujours en cours. Et tant que justice ne sera pas rendue, la plaie restera ouverte.

Source : Safa News