Sous les bombes et le siège, les enfants de Gaza meurent lentement de faim. Après des mois de blocus total, la Bande de Gaza assiste à un effondrement silencieux de l’enfance — non par les explosions, mais par la famine.
Les hôpitaux, autrefois lieux de guérison, sont devenus des refuges pour les affamés. À l’hôpital Friends of the Sick de Gaza City, Mai Abu Arar, sept ans, gît immobile, ses membres trop faibles pour bouger, sa voix éteinte. Sa mère la serre avec des mains tremblantes, craignant que son étreinte ne brise ce qui reste du corps fragile de sa fille. Il n’y a plus de lait, plus de viande, plus d’œufs. Les marchés sont vides, les points de passage toujours fermés.
À Deir al-Balah, Elias, quatre ans, se détériore jour après jour. Son bref répit, pendant une courte trêve, a disparu avec la reprise des combats. Désormais, il survit grâce à des conserves périmées distribuées par des associations débordées. Farah, six ans, pèse à peine sept kilos et vomit le peu de nourriture qu’elle reçoit. Son corps squelettique, symbole visible de la crise alimentaire à Gaza, attire regards et mots cruels.
Depuis mars, plus de 12 000 cas de malnutrition ont été recensés à Gaza — tant d’enfants sont désormais trop faibles pour marcher, ou même pleurer. Les denrées de base et les médicaments nécessaires n’arrivent pas. L’aide est bloquée. Le siège persiste. Et le monde, semble-t-il, a détourné les yeux.
Médecins et ONG l’alertent : ce n’est pas une crise, c’est l’anéantissement d’une génération entière. Plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition. Certains ne survivront pas. D’autres porteront à vie les séquelles, physiques et mentales, de cette famine.
Le silence autour de la faim à Gaza est assourdissant. Ces enfants ne sont pas victimes d’une catastrophe naturelle, mais d’une guerre. Et ils attendent — pas seulement de la nourriture, mais que le monde se réveille.
Source : Safa News