Dans une condamnation cinglante de la complicité européenne, l’ancien chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a dénoncé le rôle de l’Europe dans l’assaut israélien en cours contre Gaza. S’exprimant en Espagne après avoir reçu le Prix européen Carlos V, Borrell a accusé l’Union européenne de fermer les yeux sur des crimes de guerre, affirmant qu’une partie importante des armes utilisées pour bombarder Gaza provient des États membres.

Il a averti que l’Europe assiste à la plus grande opération de nettoyage ethnique depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que Gaza est réduite en ruines et que sa population subit un déplacement massif. Évoquant des projets de dépeuplement de l’enclave sous couvert de « reconstruction », Borrell a qualifié ces ambitions de politique d’extermination, facilitée par le silence international et le soutien militaire.

Ses propos mettent en lumière la fracture grandissante au sein de l’Europe, notamment son incapacité à exiger un cessez-le-feu ou à suspendre les ventes d’armes. Alors que des milliers de civils gisent sous les décombres, les déclarations de Borrell constituent une rare reconnaissance, au sein des institutions européennes, de l’ampleur de la catastrophe—et de la faillite morale du continent.