L'avocat Osama Saad qualifie la saisine de la Cour internationale de justice (CIJ) par l'ONU sur le blocus israélien de Gaza de "jalon juridique crucial", mais gravement entravé par les doubles standards politiques et la complicité occidentale. Bien que l'avis consultatif de la CIJ puisse confirmer l'illégalité du siège, son impact restera symbolique sans mécanismes d'application, souligne-t-il.
"La Cour ne peut imposer ses décisions, surtout sur des questions consultatives", explique Saad. "Mais sa position reflète tout de même le droit international." L'expert dénonce la stratégie israélienne d'éviter tout arbitrage juridique, ses actions ne résistant pas à l'examen du droit.
Saad accuse surtout les États-Unis de protéger l'impunité israélienne par leur usage systématique du veto au Conseil de sécurité de l'ONU. "Cela a créé un système où Israël viole en toute immunité les résolutions internationales et les normes humanitaires", assène-t-il.
L'avocat pointe l'amère ironie : l'ordre juridique construit après les atrocités nazies est aujourd'hui piétiné par ceux-là mêmes qui l'ont créé. "Ceux qui furent protégés par le droit international le bafouent aujourd'hui à Gaza par le siège, les déplacements forcés et la famine organisée", tonne-t-il.
Malgré les limites de la CIJ, Saad y voit une victoire morale palestinienne : "Cela rappelle au monde que l'occupation est hors du cadre de la justice. Le combat continue - car le silence n'est plus une option."
Source : Safa News