Gaza étouffe sous ses déchets toxiques

Dans les rues dévastées de Gaza, entre les ruines et les tentes de fortune, une crise silencieuse empoisonne l'air : des montagnes d'ordures putréfiées qui brûlent à ciel ouvert. Le blocus israélien, en bloquant l'accès aux décharges et en paralysant les services municipaux, force les habitants à cette solution désespérée - troquer un désastre pour un autre.

Rien qu'à Gaza City, 175 000 tonnes de déchets s'accumulent, avec 600 tonnes supplémentaires chaque jour. À travers l'enclave, ces monticules se mêlent aux 50 millions de tonnes de gravats laissés par les bombardements. Sans équipement fonctionnel ni accès aux décharges, des quartiers entiers sont transformés en dépotoirs. Aux abords du marché Firas ou dans les ruelles de Yarmouk, les feux d'ordures crépitent à côté des tentes des déplacés, dégageant des fumées toxiques qui envahissent tout.

Les conséquences sont dramatiques : maladies respiratoires en hausse, risques d'épidémies, prolifération de rats et d'insectes. Le plastique brûlé contamine sols et nappes phréatiques, menaçant les dernières parcelles agricoles. L'odeur nauséabonde imprègne tout - vêtements, literie, jusqu'à l'air qu'on respire.

Pour des familles comme celle d'Abou Abdullah, voisins du marché Firas, cette fumée est devenue leur quotidien : "On a d'abord cru à une nouvelle frappe aérienne. C'était juste une autre facette de cette guerre - silencieuse, mais mortelle." Avec l'été, l'air s'épaissit, annonçant une crise encore plus grave.

Au-delà d'un problème sanitaire, c'est une guerre environnementale qui se joue : Gaza suffoque, non seulement sous les bombes, mais dans l'asphyxie lente de tout ce qui maintenait la vie.

Source : Safa News