Un ancien ministre israélien de la guerre a récemment reconnu que le supposé « méga-tunnel » découvert le long de la route de Philadelphi, largement relayé dans les médias à l’été 2023, n’était en réalité qu’un simple conduit de drainage. Ce mensonge d’État, aujourd’hui dévoilé, soulève des questions inquiétantes sur la stratégie de désinformation menée en parallèle de l’offensive militaire contre Gaza.

Présentée à l’époque comme une découverte majeure – un axe souterrain massif utilisé pour la contrebande d’armes et d’hommes –, cette infrastructure banale a été exploitée pour justifier des opérations militaires prolongées et saboter les discussions sur un éventuel échange de prisonniers. Le récit fabriqué servait un double objectif : renforcer le soutien interne par la peur et donner une légitimité sécuritaire à une répression déjà en cours.

Mais au-delà du mensonge, c’est la mécanique bien huilée de la propagande qui se révèle : créer des menaces fictives pour maintenir la pression sur une population déjà à bout, affamer un peuple tout en façonnant l’opinion publique internationale à coups de récits biaisés.

Pour les Palestiniens, cette révélation n’est pas une surprise, mais une confirmation : la guerre ne se joue pas uniquement sur le terrain, elle se déroule aussi dans les esprits. Et pendant que les faits sont maquillés, les bombes, elles, ne mentent pas. Elles tuent, elles déplacent, elles affament.

Combien d’autres « tunnels » faudra-t-il encore inventer pour détourner l’attention du monde de la réalité d’un siège inhumain ? Et combien de vérités faudra-t-il exhumer pour que la justice, enfin, reprenne ses droits ?