À Gaza, le « calme » diplomatique ne met pas fin à l’enfer

Présentée à l’international comme un moment d’accalmie, la situation actuelle n’apporte que peu de répit aux habitants de Gaza. Derrière le langage diplomatique évoquant la fin de la guerre génocidaire, le quotidien reste marqué par la destruction, les pénuries et la peur. Les frappes aériennes n’ont pas totalement cessé, l’aide humanitaire demeure largement insuffisante, et la survie relève davantage de l’endurance que de la reconstruction.

Les récentes tempêtes hivernales ont mis à nu l’ampleur du désastre. De fortes pluies et des vents violents ont balayé des zones où les habitations ont été réduites en ruines et où des familles survivent sous des tentes de fortune. Ce qui aurait été ailleurs un simple désagrément s’est révélé mortel à Gaza : des enfants sont morts de froid, un nourrisson a péri après l’inondation d’un abri, et des murs fragilisés se sont effondrés sur des tentes dressées au milieu des décombres. Ces drames n’ont rien d’accidentel ; ils sont la conséquence prévisible d’un territoire privé de toute protection et d’infrastructures essentielles.

Des semaines après la supposée trêve, les seuls changements concrets se limitent à des échanges restreints de prisonniers israéliens et à la libération de détenus palestiniens. Pour le reste, la réalité demeure inchangée : le bilan des morts dépasse toujours les dizaines de milliers et l’aide promise n’arrive pas à l’échelle nécessaire. Les initiatives politiques, annoncées avec assurance, restent théoriques, entravées par des veto et des intérêts divergents. Pendant que l’attention internationale se détourne, Gaza risque d’être morcelée en zones toujours plus contrôlées. Pour plus de deux millions de Palestiniens, le constat est implacable : les déclarations de paix sont vaines sans sécurité, abri et dignité, et une guerre génocidaire ne peut prendre fin par la seule rhétorique.

Source : Safa News