Depuis des mois, des témoignages provenant de centres de détention israéliens décrivent des abus qui ne peuvent plus être présentés comme des dérapages isolés. Ce qui émerge aujourd’hui révèle un système structuré où les corps des prisonniers deviennent des outils de domination, de dégradation et d’intimidation. Ces récits, longtemps étouffés, resurgissent dans un contexte où la guerre génocidaire a multiplié les violations et affaibli toute forme de contrôle extérieur.
Les images divulguées l’an dernier depuis le centre de Sde Teiman n’ont pas surpris par leur nouveauté, mais parce qu’elles confirmaient ce que d’anciens détenus dénonçaient depuis des années. Fouilles invasives, humiliations sexuelles, sévices psychologiques et physiques : les pratiques décrites suivent un schéma répété. Des avocats de défense des droits humains soulignent qu’il s’agit d’un phénomène répandu dans plusieurs camps et prisons, alimenté par une culture administrative permissive. Les responsables impliqués échappent presque toujours à toute sanction, tandis que les autorités se hâtent de couvrir les agissements des forces de sécurité.
Documenter ces violations demeure extrêmement difficile. Par peur de représailles, traumatisés ou freinés par des tabous sociaux, nombre de survivants se taisent. Pourtant, les témoignages qui parviennent à émerger décrivent une expansion alarmante des violences sexuelles et physiques, notamment contre les prisonniers transférés de Gaza durant la guerre. Des spécialistes avertissent que ce qui était autrefois sporadique s’est transformé en pratique systématique, alors que la communauté internationale détourne le regard. Cette indifférence mondiale laisse les détenus sans protection et leurs récits comme seul témoignage de ce qui leur est infligé.
Source : Safa News