Dans le nord de Gaza, des familles continuent de chercher des proches qui ne sont jamais revenus après être partis vers les camions d’aide humanitaire l’été dernier. De nouveaux témoignages dressent un tableau alarmant : des Palestiniens affamés auraient été pris pour cible par des tirs israéliens près du passage de Zikim alors qu’ils tentaient d’obtenir de la farine, avant que leurs corps ne soient dissimulés ou abandonnés sur place. Survivants, chauffeurs de camions d’aide et anciens soldats décrivent des scènes où des civils non armés ont été abattus, puis repoussés dans le sable par des bulldozers militaires.

Des vidéos montrent des foules courant sous les balles, certaines personnes s’effondrant près de camions renversés. D’autres images révèlent des corps à moitié enfouis, laissés plusieurs jours sans intervention médicale. Des chauffeurs affirment avoir vu des restes humains se décomposer sur le trajet, parfois écrasés ou déblayés par des bulldozers. Des familles, en quête de disparus, ont retrouvé des fragments de corps mêlés à des sacs de farine ou aplatis par les engins militaires, tandis que les équipes de défense civile n’ont pu récupérer qu’une fraction des dépouilles en raison des restrictions et du danger.

D’anciens soldats reconnaissent que ces pratiques se sont répétées dans plusieurs zones de Gaza, où les corps étaient laissés en plein air avant d’être recouverts de sable sans identification ni notification aux familles. Pour les Palestiniens, ces témoignages soulèvent de graves questions sur le sort des civils tués en cherchant de la nourriture et sur les centaines de disparus dont aucune trace officielle n’existe, alors que Gaza endure toujours les conséquences de deux années de guerre génocidaire.