Le journaliste Shadi Abu Saydu : “Je suis resté affamé pendant deux ans

Dans un témoignage bouleversant qui met en lumière la brutalité des centres de détention israéliens, le journaliste Shadi Abu Saydu a décrit les années de famine et de tourments vécues derrière les barreaux. Libéré dans le cadre du dernier échange de prisonniers, ses paroles dressent le portrait d’une déshumanisation systématique qui s’est poursuivie jusqu’au moment même de sa libération. « J’ai eu faim pendant deux ans », a-t-il confié en larmes. « Je suis entré en prison affamé, j’y suis resté affamé, et j’en suis sorti affamé. Ils nous menaçaient de tuer nos enfants. »

Arrêté lors de l’assaut israélien contre le complexe médical d’Al-Shifa à Gaza il y a deux ans, Abu Saydu a raconté son retour dans une ville méconnaissable. « C’est comme le Jour du Jugement », a-t-il murmuré. « Gaza n’est plus Gaza. » Ses mots traduisent le traumatisme collectif d’une population marquée par une guerre génocidaire qui a anéanti des quartiers entiers et brisé d’innombrables familles.

La nouvelle phase de l’échange de prisonniers baptisé « Déluge de la Liberté » a permis la libération de centaines de Palestiniens, hommes et femmes de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem. Beaucoup étaient détenus depuis des années sous le statut d’« ennemis combattants », un prétexte utilisé pour leur refuser toute protection juridique. Leur libération a suscité une joie mêlée de douleur : des familles ont retrouvé leurs proches dans les larmes, célébrant la liberté au milieu de la dévastation et du deuil.

Source : Safa News