Gaza : Le siège israélien vole aux nourrissons leur droit de grandir

Dans les ruines de Gaza, là où les rires d’enfants ont été remplacés par la poussière, la faim et le deuil, les besoins les plus élémentaires — du lait et des couches — sont devenus des trésors inaccessibles. Depuis le durcissement du siège israélien et le blocage quasi total de l’aide humanitaire le 2 mars 2025, les nourrissons sont les premières victimes d’une famine fabriquée. Ce ne sont plus seulement des cris d’effroi que l’on entend, mais les pleurs de bébés affamés, privés du droit le plus fondamental : celui de grandir en vie.

Selon l’UNICEF, les réserves de lait infantile à Gaza ne suffisent que pour nourrir 400 enfants pendant un mois, alors qu’on estime à plus de 10 000 le nombre de nourrissons de moins de six mois nécessitant une aide nutritionnelle urgente. Les parents sont abandonnés à eux-mêmes. Assem Salah, réfugié à Gaza-Ville avec sa famille, témoigne : « Ce siège nous tue à petit feu — et ce sont nos enfants qui meurent les premiers. »

Une boîte de lait infantile dépasse désormais les 22 dollars — lorsqu’il en reste — et un paquet de couches coûte plus de 27 dollars. Face à ces prix, l’improvisation devient la norme : du riz broyé ou des biscuits dilués remplacent le lait, les couches sont réutilisées ou remplacées par des morceaux de tissu. Ces gestes de survie ont un coût lourd : éruptions cutanées, infections, diarrhées, malnutrition. Les bébés de Gaza paient, dans leur chair, l’indifférence du monde.

Les commerces sont détruits, les salaires suspendus, les centres de santé fermés. Plus de 21 centres nutritionnels ont cessé de fonctionner. Dans les tentes surpeuplées, les pleurs des nourrissons se mêlent au silence d’un monde qui regarde ailleurs. Pas de lait. Pas de médicaments. Pas de secours.

À Gaza, le siège ne détruit pas seulement les murs. Il étouffe l’enfance. Il enterre le droit d’un enfant à être nourri, à être propre, à être protégé. Ce blocus n’affame pas seulement les corps : il efface les premiers instants de vie, là où devraient naître les souvenirs, pas les cicatrices.

Source : Safa News