Près de 150 pays ont officiellement reconnu l’État de Palestine, signalant un soutien international croissant à la souveraineté palestinienne. Pourtant, la réalité quotidienne sur le terrain demeure radicalement différente. L’expansion israélienne se poursuit sans relâche, avec la croissance des colonies et les annexions de terres menaçant de fragmenter la Cisjordanie et de compromettre la création d’un État palestinien cohérent. Avec environ 770 000 colons répartis dans des centaines de colonies et avant-postes, le chemin vers un véritable État reste semé d’obstacles.

L’adoption de la Déclaration de New York à l’Assemblée générale de l’ONU, soutenue par 142 nations, a réaffirmé l’appel à une solution à deux États et à une résolution juste du conflit. La déclaration appelle à une action collective pour mettre fin aux hostilités et construire un avenir durable pour Palestiniens et Israéliens. Cependant, le soutien persistant des États-Unis à Israël, y compris le refus de visas aux dirigeants palestiniens participant aux sessions de l’ONU, souligne les limites de la reconnaissance internationale face à un pouvoir géopolitique enraciné.

Les analystes avertissent que, si la reconnaissance constitue une victoire symbolique et morale importante, elle ne peut à elle seule changer les réalités sur le terrain. Elle offre une plateforme pour contester les récits dominants, renforcer les revendications juridiques internationales et mobiliser la pression publique en Occident. Pourtant, sans mesures concrètes, sanctions, leviers diplomatiques et protection des droits palestiniens, ces gestes risquent de rester de simples déclarations politiques. Le véritable test sera de savoir si la solidarité internationale peut se traduire par des changements tangibles assurant l’autodétermination palestinienne et mettant fin à des décennies d’occupation.